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20.000 Lieues sous les Mers

1916 Film de Stuart Paton (USA) d’après 20.000 lieues sous les Mers et L’ïle Mystérieuse de Jules Verne. Titre Original : Twenty Thousands Leagues under the Sea

Quelqu’un a mis la vidéo complète sur Youtube. J’ignore si ceci est bien légal (moi j’ai le DVD :P) mais je n’ai pas le temps de faire un extrait, donc pour l’instant je partage la vidéo ici : Continuer à lire … « 20.000 Lieues sous les Mers »

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A la Conquête du Pôle

1912 Film de Georges Méliès (Fr) inspiré de Les Aventures du capitaine Hatteras (1866) de Jules Verne

Sujet : Des savants se réunissent pour mettre au point une expédition vers le Pôle Nord. Certains, sous l’égide du grand Professeur Maboul, partiront en aérobus. Les suffragettes tenteront de participer à l’entreprise. D’autres savants feront le trajet sur d’autres véhicules, mais seul le Professeur assurera la réussite du projet. Il y aura bien sûr des embûches et notamment le terrible géant des glaces, qui avale goulument quiconque s’approche de lui…

conquete du poleNote : Préparatif – Voyage – Exploration périlleuse, le scénario reprend pour beaucoup les films précédents de Méliès sur le thème de l’exploration d’un monde nouveau. Ce film, qui est encore une grande production, est le plus long que Méliès ait réalisé. Ce sera, en un sens, son dernier coup d’éclat. Car si le scénario n’évolue guère, les partis pris cinématographique de Méliès évoluent encore moins – à un moment où la grammaire cinématographique progresse si vite. La conquête du Pôle Nord sera ainsi un échec commercial cuisant, endettant Méliès auprès de Pathé et signant la fin de sa carrière. Le film, dont l’histoire est d’inspiration vernienne fait penser au The Adventurous Voyage of the Artic de Booth, film qui était lui-même inspiré de Méliès. S’il n’est pas évident de savoir si ce film a eu une influence, il est probable que Pif Paf Pouf, un spectacle où apparaissaient un géant de glace articulé et un Pôle magnétique, aimanté, ait eu une influence sur le film.

L’acceptation dans la section SF est litigieuse. En effet, le Pôle fut réellement conquis 3 ans plus tôt par Cook et par Peary. Comme pour ses autres « adaptations » verniennes, Méliès fait une fantaisie bien éloignée des préoccupations du romancier, ce qui fait autant plaisir au cinéphile amateur qu’il l’éloigne du genre qui nous préoccupe.

Dr Jekyll and Mr Hyde

1912 Film de Lucius Henderson (USA) d’après L’étrange Cas du Dr Jekyll et de M. Hyde (1886) de Robert Louis Stevenson

Histoire : Le Dr Jekyll développe une potion qui le transforme en Mr Hyde, sa face cachée. Jekyll est également le prétendant de la fille d’un ministre – le Sir Carew du livre ; mais un jour Jekyll se transforme sans prise de drogue et agresse la fille de Carew. Il tue également le parlementaire venu défendre sa descendance. Jekyll devient Hyde désormais de manière soudaine, et c’est sous cette forme qu’il finira, pris au piège, par préférer le suicide.

Commentaires : Le scénario s’inspire sans doute de la pièce de Thomas Russell Sullivan présenté en 1887 qui introduit la fille de Carew et féminise le récit initial de Stevenson. En 12 mn, Henderson monte une trame efficace, il garde l’épisode de la fille renversée, le meurtre de Carew, et nous offre une fin dramatique.

Il s’agirait là de la quatrième adaptation connue de Stevenson et, apparemment, la plus ancienne encore visible.

The Airship Destroyer

1909 Film de Walter Booth (GB)

Histoire : L’Angleterre est attaquée par une puissance ennemie qui utilise des dirigeables transportant des bombes. L’armée aérienne, plus lègère que l’air, apporte la destruction et semble invincible. Un inventeur, qui a, parallèlement, quelques problèmes avec le père de l’élue de son coeur, cependant, créateur d’une torpille aérienne radio-commandée va faire échouer la cruelle entreprise et gagnera la main de son aimée…

Commentaires : On pense inévitablement aux Zeppelins que l’Allemagne utilisera pendant la Première Guerre Mondiale. Cependant, si l’année même où Booth fait ce film le LZ3 (le troisième Zeppelin) est livré à l’armée Allemande, ces deux successeurs, LZ1 et LZ2, n’ont pas volé plus d’une fois, et l’utilisation de ces « plus légers que l’air » dans des opérations militaires ne semblent à première vue pas si évidente (On note cependant en 1908 la publication de The War in the Air de H.G. Wells qui décrit une guerre aérienne à l’échelle planétaire, avec l’utilisation de dirigeables géants). Booth suppose donc le dirigeable blindé et en déduit, avec encore plus d’avance, la riposte : le missile sol-air guidé depuis la surface !

Booth réalise là un film d’anticipation et d’action, en y mêlant, en moins de 7 mn, une love-story. Le découpage scénaristique s’avère en un sens étrangement moderne. Il fait également appel à toute une palette d’effets : décors peints, modèles miniatures, maquettes, animation…

Cet étonnant petit film connaîtra deux suites — il s’agit en un sens d’une trilogie : The Aerial Submarine et The Aerial Anarchists.

Le Dirigeable Fantastique

1906 Film de Méliès (Fr)

Histoire : un scientifique est en train de construire un dirigeable. Il s’endort sur son travail et rêve qu’il voyage. Mais le véhicule s’élève au-dessus de l’atmosphère et dans l’espace, il heurte une comète. Le choc provoque une explosion gigantesque, ce qui provoque le réveil de l’inventeur. Effrayé, il détruit immédiatement ses plans et calculs.

Commentaires : J’ai décidé jusqu’ici de refuser toute histoire pouvant relever de la science-fiction dont l’action se déroule dans un rêve. L’exception pour ce film n’est pas due au fait que le véhicule devient un vaisseau spatial mais qu’il existe bien dans le récit sous forme de projet. Le rêve de l’inventeur n’est ici qu’une anticipation de l’invention – invention qui représente sans doute une innovation mineure :  avec la mention « nec plus ultra » sur le tableau-schéma, le dirigeable fantastique se présente au moins comme à la pointe du progrès en la matière. Que ce dirigeable vogue dans l’espace est bien sûr un plus pour classer l’oeuvre dans le genre qui nous occupe, genre qui, à cette époque, voit un bon nombre d’inventions plus légères que l’air.

Le Raid Paris Monte Carlo en Deux Heures

août 1905 Film de Georges Méliès (Fr)

Histoire : Le Roi Léopold de Belgique, de Paris veut visiter Monte Carlo mais il recule devant la distance. Il rencontre un fabricant automobile qui lui jure qu’il possède un véhicule capable de faire la distance en 2 heures. Le Roi bondit sur l’occasion. Mais le voyage ultra-rapide ne sera pas sans péripéties et accidents dus à la vitesse.

Commentaires : un film qui anticipe l’accélération de la vitesse automobile, qu’on pourrait étendre à l’accélération en général, sous un aspect – j’oserai dire « évidemment » – comique. Un rapport à la science-fiction ténu mais non nul. La vitesse est un grand incontournable du XXème siècle, et de la SF en général.

Le Voyage à travers l’Impossible

octobre 1904 Film de Georges Méliès (Fr)

Histoire: Une société géographique planifie un voyage autour du monde. Différents véhicules sont construits et acheminés par le train. Durant le voyage, l’utilisation d’un de ces véhicules provoque un accident. L’équipe séjourne à l’hôpital. Ils reprennent plus tard un train. Pris sans doute par son élan, le train, dans un passage montagneux, poursuit une trajectoire ascendante pour filer dans l’espace. L’équipe est alors happée par le Soleil, où ils finissent par atterrir. La chaleur étant éprouvante, l’équipe, sauf un membre, se réfugie dans un wagon-glacière, mais sont alors changé en glace. Sauvé par leur collègue, ils réussissent à utiliser un des véhicules emportés : un sous-marin, qui leur permet de rejoindre la Terre. Ou plutôt rejoindre l’océan, puisque c’est dans ce nouveau territoire que nos héros termine leur aventure, suite à une panne moteur.

Commentaires : L’oeuvre de Méliès semble avoir deux inspirations principales : d’abord l’oeuvre de Jules Verne. Il s’agit en quelque sorte d’une adaptation très libre. Il est à souligner d’abord que – lorsqu’il s’agit de Méliès – « Le voyage à travers l’impossible » de Verne est non seulement une pièce de théâtre, mais un récit où l’auteur se permet d’abandonner les critères de vraisemblance – d’où le titre. L’autre référence est l’oeuvre maîtresse de Méliès lui-même : le Voyage dans la Lune. Méliès se donne ici des moyens exceptionnels, en premier lieu par la durée du film : 20 minutes, c’est beaucoup plus que la majorité des films de l’époque. Cela lui permet de développer un scénario plus complexe, de mêler péripéties et gags multiples. Peint à la main, l’oeuvre peut-être considérée comme une très grosse production. On pourrait imaginer qu’il s’agit là, pour Méliès, de faire ce qu’il n’avait pu réaliser dans Le Voyage dans la Lune. La visite des chantiers est assez parlante de ce point de vue : plus longue (trop longue ?), plus travaillée dans les décors (dont certains éléments sont repris du Voyage dans la Lune), elle comporte maintenant deux scènes se clôturant sur un gag final assez développé.

Le film a un thème qui le lie d’évidence à la science-fiction, le voyage dans le soleil en étant le point culminant. Lié à la S.F. comme peut l’être Verne, c’est-à-dire toujours relativement.

Référence flash : Sunshine

Le Voyage dans la Lune

septembre 1902 : film de Georges Méliès (Fr) inspiré De la Terre à la Lune (1865) de Jules Verne et de Les Premiers Hommes dans la Lune (1901)de H.G. Wells

Histoire : le Pr Barbenfouillis porte à la connaissance de ses confrères son projet de voyage sur la Lune. Les savants visiteront les chantiers, appréciant la construction en cours. Une équipe partira ensuite, à bord d’un obus tiré par un énorme canon. Arrivés sur la Lune, après une visite des lieux, ils rencontreront des Sélénites hostiles et devront s’enfuir précipitamment. Un des extra-terrestres s’accrochera à l’obus, arrivant sur Terre. L’intrus défait, les voyageurs célébreront leur retour.

Commentaires : Le Voyage dans la Lune est tellement connu et il y a une telle littérature sur le sujet qu’il me semble immédiatement inutile de m’étendre sur ce qui justement le mérite… On sait qu’il existe désormais une version colorisée – d’époque. De notoriété publique, il s’agit là du tout premier film de science-fiction. Bien qu’ayant en un sens montré, dans les articles précédents, le contraire, on ne peut qu’approuver, pour plusieurs raisons :
– le sujet en premier lieu : il s’agit du premier vol interplanétaire, de la première rencontre avec des extra-terrestres adaptés au cinéma
– ce film est non seulement une grande production, c’est LA grande production, non LA PREMIERE grande production de l’histoire du cinéma. De par sa longueur, il peut développer un scénario comme jamais auparavant, ce qui, déjà, par rapport aux œuvres précédemment citées ici, fait qu’on pourrait lui donner plus simplement le titre de premier vrai film de l’histoire du cinéma.
– afin de construire son monde, Méliès a utilisé un nombre d’effets spéciaux importants, ce qui n’est pas pour déplaire dans le genre que nous affectionnons.

On ne présente plus le film, donc, mais j’y reviendrais peut-être quand le temps me le permettra.

The Twentieth Century Tramp

janvier 1902 : Film de Edwin Porter (USA)

Histoire : L’inventeur d’un véhicule volant, une bicyclette équipée d’un ballon – comme un dirigeable – vol au-dessus de New York

Commentaires : Il s’agit là d’un remake de A la Conquête de l’Air que Zecca a réalisé en 1901. Porter ayant vu le travail de Zecca a su décrypter l’effet spécial (écran partagé) et l’utilise à sa manière. L’acteur pédale furieusement pour simuler le travail nécessaire pour le déplacement et c’est bien sûr un panorama de New York qui est utilisé dans cette version américaine. Il s’agit là sans doute plus d’un prétexte à tester la technique.

Happy-hooligan
Happy Hooligan de Fred Opper, un « clochard du XXème siècle »

Le novum fait penser à du Léonard de Vinci et est ultra-limité, autant que la durée – et c’est parce que la durée est si courte que, justifiant l’absence de récit, elle permet à ce The Twentieth Century Tramp que je l’accepte en science-fiction, puisqu’on ne peut que laisser son imagination déborder quant à ce qui va au-delà de la bête et méchante présentation de la machine. On remarquera que l’idée de la bicyclette volante était apparemment fréquente dans les travaux de l’époque. L’acteur est ici habillé comme le personnage du comics Happy Hooligan de Fred Opper – peut-être sous l’influence de la série d’adaptation du même comics par Blackton entre 1900 et 1902. On pourrait considérer qu’il s’agit là de la première adaptation de bande dessinée à l’écran en science-fiction (en effet, déjà, le premier film scénarisé, connu sous le nom de « L’arroseur arrosé » était tiré d’une page de comics…) mais le film étant si court et l’importance de l’accoutrement du personnage si insignifiant que je n’y songe pas vraiment. On notera également que le film avec clochard était également relativement récurrent et que chaque compagnie avec au moins le sien. Contrairement à ce qu’on peut lire chez certains auteurs, ce n’est par contre pas ici le premier film sur le thème (Tramp in the kitchen – 1898 pour l’exemple), ceci pour ceux qui atterriraient ici pour ça…

Référence flash : E.T. l’extraterrestre

An Over Incubated Baby

1901 Film de William Booth (GB)

Histoire : Un savant, le Pr Bakem, a inventé un incubateur qui permet d’accélérer le développement de l’individu. Une mère entre dans chez le Professeur (on peut lire une annonce : « Pro Bakem’s Baby incubator 12 months growth in one hour ») et demande à ce que son enfant trop chétif grandisse plus vite (les affiches en arrière-plan montre clairement que c’est là l’utilité de l’invention). Le Professeur laissera le travail à un assistant qui, accidentellement, accélérera le processus. La mère découvrira horrifiée, sortant de l’incubateur, un enfant vieilli, muni d’une longue chevelure et d’une barbe.

Commentaires : Selon toute probabilité, le réalisateur de ce An Over Incubated Baby est bien Booth, Paul parfois cité, devant être Producteur, la mention de J.Jameson qui apparaît aussi devant être erronée. Il semblerait que la question du rajeunissement (eau de Jouvence) qui est ici prise à contrepied soit récurrente dans cette fin de siècle et l’on trouvera sur le sujet d’autres réalisations.

Référence Flash : Benjamin Button, Blade Runner, Le Retour de l’abominable Phibes, Splice