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Le Tunnel sous la Manche

1907 Film de Georges Méliès (Fr)

Histoire : Le film commence sur une scène représentant deux chambres. Elles sont occupées l’une par le roi d’Angleterre, l’autre par le Président Français. Les deux hommes se couchent et commencent à rêver. Dans leurs rêves, le même pour les deux, ils se voient, immenses, chacun de leur côté de la Manche, se regarde à travers un télescope, se font des signes. Leurs bras s’allongent pour une poignée de main surnaturelle. Ils en viennent à creuser le sol, d’abord avec deux immenses vrilles, puis avec des pioches. Les scènes suivantes montrent des ouvriers au travail. Les ouvriers des deux pays se rejoignent. On voit un train utiliser le tunnel. Vient ensuite la célébration de la réalisation. Après un intertitre bilingue « le Réveil-Awaking ! » le film poursuit sur un accident : deux trains se percutent au milieu du tunnel. Réveillés par le cauchemar (le film est sous-titré : le cauchemar franco-anglais) le dirigeant français rejoint l’anglais dans sa chambre. Tout deux relatent leur rêve. Est annoncé alors un homme qui porte le projet du Tunnel sous la Manche. Celui-ci est reconduit d’une manière expéditive.

Commentaires : On pourra trouver visionnaire ou assez science-fiction le sujet du film. Il faut pourtant s’apercevoir que les projets de tunnel sous la manche datent du tout début XIX, et restent d’actualité en ce début XXème. Au-delà du sujet, d’anticipation technique pourrait-on dire, on remarque que Méliès met en jeu un face à face entre deux nations concurrentes, deux systèmes politiques pour finir par signifier qu’il ne pourra être que difficile voir impossible qu’il se rejoignent. Sur ce point, il offre ici aussi un point de vue qui reste encore d’actualité. Sur un autre sujet, sont-ce les baisers que s’envoient les dirigeants de chaque côté de la Manche, les tire-bouchons géants pour creuser le sol, ou l’accident de train dans le tunnel qui font voir à Lynne Kirby*, en 1997, dans ce film, un motif homosexuel inconscient et sous-jacent ? Laissons cette interprétation assez cliché à l’auteur.

*Lynne Kirby, Parallel Tracks : The Railroad in Silent Cinema, 1997.

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