The Aerial Submarine

1910 Film de Walter Booth (Gb)

Histoire : Un jeune garçon et sa sœur découvrent des pirates en action et les prennent en photo. Surpris à leur tour, les jeunes gens sont kidnappés. Leur père ne retrouvent d’eux que l’appareil et les photos qu’il rapporte à la police. Embarqués dans un sous-marin, les enfants découvrent les merveilles que recèlent les profondeurs. Ils assistent également à l’attaque d’un navire. Celui-ci est d’abord torpillé, puis (simplement) pillé par des plongeurs. Le sous-marin est repéré par l’armée. On découvre alors qu’il peut également voler. Il faudra l’erreur d’un homme d’équipage pour voir l’engin pirate obligé d’atterrir pour être détruit par les bombes de ses poursuivants.

Commentaires : Le film de Booth est dans la continuité du très bon film, à mon goût, de science-fiction : The Airship Destroyer de 1908.

A Trip to Mars

1910 Film de Porter ou Miller ? (USA)

Histoire : un savant invente une poudre « anti-gravitationnelle ». Il l’utilise sur lui-même et s’envole dans les airs puis dans l’espace jusqu’à Mars. Là, il traversera une forêt vivante et échappera aux arbres de Mars. Il tombe ensuite entre les mains d’un martien qui l’emprisonne dans un nuage pour mieux s’en débarrasser : l’homme est renvoyé sur Terre…

Commentaires : A Trip to Mars est une œuvre jusqu’à récemment réputée perdue, produit par la firme Edison pour son Kinétoscope. L’idée d’anti-gravité avait été développée par Wells bien plus tôt, on la trouve aussi chez Percy Greg, en 1880, dans Across the Zodiac – où le héros d’ailleurs l’utilise pour découvrir Mars. Ici la technologie anti-gravité est une poudre – étrange choix rappelant un peu la magie, mais son procédé de fabrication est clairement scientifique. Le voyage dans l’espace est un des moins science-fiction de tous les voyages présentés ici et donne envie de classer cette œuvre dans les refusés de la S.F. Mais outre cette « innovation technologique » qu’est l’anti-gravité, c’est surtout pour l’imaginaire développé pour la planète Mars que ce film vaut le coup d’œil. La forêt vivante est une idée qui paraît très moderne pour la (pré-)science-fiction cinématographique de l’époque et la scène provoque encore son effet. Quant au Martien, géant lui aussi, son visage comme le traitement qu’il réserve au héros ne sont pas sans poésie.

Voici donc un court assez inégal (si l’on juge en terme de science-fiction) mais dont les qualités sont assez marquantes pour faire oublier les défauts. Le final ressemble fort à une fin ouverte, ce qui n’est pas sans déplaire.

Plusieurs éléments cinématographiques donnent une certaine modernité à l’ensemble. Le plan inversé de l’arrivée sur Mars : le héros arrive la tête en bas, ce qu’on pourrait rapprocher de l’idée de perte des repères usuels terrestres dans l’espace. Le plan de la forêt vivante qui joue plutôt sur la profondeur, ce qui change des plans dont la mise en scène proche de la scène de théâtre oblige au plan horizontaux. Le plan avec le Martien géant : la différence de taille entre le héros et l’extra-terrestre oblige également le réalisateur à approcher du gros plan ce qui reste assez inhabituel et en tout cas, pour les films de science-fiction ici visibles, le premier cas relevé.

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