The Sausage Machine

février 1897 Film produit par la société Biograph (USA)

Histoire : des chiens et des chats sont introduits dans une machine qui les transforme en saucisses.

Commentaires : ce film peut être considéré comme un remake de La Charcuterie Mécanique des frères Lumière. L’entreprise qui utilise la machine s’appelle « Catchem and Stuffem’s Sausage Factory ». L’idée sera reprise de façon plus complète dans Dog Factory de Porter en 1904. Ce thème a connu plusieurs adaptation et provient d’un « hoax » de l’époque consistant à dire que les fabricants utilisaient des chiens pour faire leurs saucisses (d’où le terme Hot Dog) – le terme Dog étant utilisé pour les saucisses depuis quelques années.

une image indigeste mais qui semble bien correspondre au film…

En passant, et puisque, ignorant le réalisateur, l’on ne connaît que la société productrice : Biograph, rappelons simplement que cette société fut une des plus actives aux USA en ce début de 20ème siècle. Pour la petite histoire c’est Biograph, en envoyant son réalisateur phare Griffith sur la côte ouest (phare sur la côte, oh non !), qui fût à l’origine d’Hollywood.

Un Chirurgien Américain

1897 Film de Georges Méliès (Fr)

Histoire : Un clochard qui a perdu ses jambes se rend chez un chirurgien qui les lui remplace. Ce dernier pensant qu’il pourrait aider le pauvre hère en lui remplaçant une tête peu engageante procède à l’opération et lui octroie un visage d’une beauté parfaite. Mais cette tête est horrifiée en découvrant le corps qui la supporte et le chirurgien se voit dans l’obligation de changer également le torse de l’homme qui repart, cette fois, comblé.

Commentaires : Peu de matière : ceci est-il réellement classable en pré-science-fiction, difficile à dire à partir de si peu. Le sujet, le fait que ce chirurgien soit américain laisse penser que oui. Pourquoi le chirurgien est-il américain, le mot a-t-il alors une connotation de modernité ?
Le film – perdu – reprend sans doute le thème, récurrent chez Méliès, du personnage du savant tourné en dérision – proche du charlatan de foire, agrémenté de jeu d’acteurs bondissants et d’effets spéciaux détonants (la découpe de corps, notamment de tête est plusieurs fois utilisée chez Méliès).

Il est amusant de voir que le problème pour le chirurgien américain vient lorsqu’il utilise la médecine non à des fins de traitement mais pour l’ « esthétique », la question d’une médecine qui pourrait ne pas être uniquement utilisée pour le simple soin se posant à nos contemporains.

(On trouvera un thème proche en 1902 avec « Une chirurgie fin de siècle » où un chirurgien découpera la tête d’un patient pendant que son assistant contient les jambes déjà découpées.)

Les Rayons Roentgen

1897 Film de Georges Méliès (Fr)

A la relecture l’aspect science-fictionnel de ce film me paraît nettement moins évident. Je laisse l’article pour l’instant.

Histoire : Un professeur reçoit un client qui veut essayer les rayons X. Mais lorsque son squelette apparaît, il s’échappe, laissant chair et costume sur le sol. Le client ayant pu retrouver sa forme après inversion du processus refuse de payer le professeur. Une querelle s’ensuit durant laquelle la machine à rayons X est détruite.

Les Rayons X, une attraction
Rayons X à l’entre-sol !!

Commentaires : sans doute inspiré de The X-Ray Fiend (cité dans la page refusés) – et réalisé 3 mois après – Méliès donne avec Les Rayons Roentgen une version qui ne manque pas de piquant. Elle relève, en un sens, de la science-fiction horrifique, et se termine par la destruction de la machine ce qui peut être vu comme une happy end avec morale. Roentgen est le nom du découvreur – ou inventeur – du Rayon X, découverte qu’on peut dater de 1895. Ce qu’a d’incroyable l’invention, son rapport au cinéma même, en font un sujet d’adaptation d’évidence.

On signalera la réalisation, 2 ans plus tard, de The X-Ray Mirror de McCutcheon. Il est également cité dans la page des refusés de la science-fiction.

Les Rayons X ont connu un développement fabuleux, comme le cinématographe. En cette année 1897, ils sont une véritable attraction, comme le montre l’affiche ci-dessus. Utilisés par les adeptes des séances de « néo-occultisme », trouvant un usage militaire, publicitaire, efficace pour les douanes (visualisation sans déshabillage bien sûr) et faisant la joie de certains amateurs. On constate pourtant déjà les premiers cancers dus à l’exposition importante à ces rayons, cancers terribles vu la durée des expositions et l’absence de toute protection, tant pour les cobayes que pour les expérimentateurs.

Gugusse et l’Automaton

1897 Film de Georges Méliès (Fr) adaptation de L’Homme au Sable (1817) d’Hoffman 

Histoire : Nulle trace ne permet de connaître le contenu narratif de ce film. Comique sans doute, car non seulement de Méliès, mais avec Gugusse, un clown du Cirque d’Hiver.

Commentaires : Film disparu. De nombreux auteurs le citent comme film préfigurant le thème du robot, ce sur la base de descriptions qui nous sont parvenues. Le thème, chez Méliès, est à rapprocher de Coppélia ou la Poupée Animée.

Automate ayant appartenu à Méliès.
Automate ayant appartenu à Méliès.

Généralement, l’automate – préfiguration de l’androïde moderne – est un des leitmotiv de ce 19ème siècle, les progrès en mécanique en ayant augmenté l’intérêt, ce bien avant le cinéma et l’on verra notamment adapté sur l’écran les contes d’Hoffman, plus particulièrement The Sandman (1815). On peut bien sûr considérer, pour ce qui est de la science-fiction, l’automate comme un précurseur du robot et qu’il s’agit là du premier film sur le sujet.

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer